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Terrorisme


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Houlà, je prends des risques en écrivant une page sur ce sujet sensible… La raison en est mon goût pour les « idées non standard ». Ici, je vais tenter de démontrer:

  1. que le « terrorisme » est une tactique communement utilisée par le belligérant faible dans le cas de conflits asymétriques
  2. que cette tactique est vieille comme le monde, et pas du tout liée aux conflits « religieux »
  3. que les attentats sucide, ou kamikaze sont liées au désespoir des auteurs, plus qu’à leur endoctrinement éventuel.
  4. que de ce fait il existe de très nombreuses définitions incompatibles du terrorisme

Les conflits asymétriques

Lors d’un reportage TV, un leader palestinien disait en substance « si nous avions des armes anti-char et des missiles sol-air pour nous battre à la loyale, les palestiniens n’auraient pas besoin de se faire exploser au milieu des civils israéliens ». Si ceci vous choque, par exemple si vous êtes israélien, vous pouvez vous demander si David n’aurait pas préféré être aussi grand et fort que Goliath plutôt que de l’affronter avec une fronde. Il est clair que tout combattant préfère combattre à armes inégales lorsqu’il est le plus fort…

Que faire si on est le plus faible, qu’on est en train de perdre ou même que notre ennemi pense avoir gagné ?

  1. reconnaitre sa défaite, capituler. A quelles conditions seriez-vous prêt à le faire ? Probablement comme moi : seulement si on peut sauver ce que l’on considère comme le plus précieux et qui dépend de chacun, mais en gros sa vie, sa liberté, sa famille, ses valeurs… Mais si notre ennemi ne nous laisse aucun espoir ?
  2. frapper un coup « quitte ou double » comme la fronde de David : envisageable contre un ennemi individuel ou ayant un point faible
  3. monter des opérations « coup de poing » pour causer des dégats ponctuels qui obligent l’ennemi a payer un prix élevé, qui diminue l’intérêt de sa victoire ou le démoralisent. C’est l’approche traditionnelle de la résistance à l’occupation, ou de la guerre d’indépendance (ce qui est souvent la même chose…), par exemple:
    • Les « Résistants » français, que les nazis appellaient « terroristes »
    • les Vietnamiens, que les français puis les étatsuiens ont aussi appellé « terroristes »
    • les sionistes contre les Anglais qui occupaient la Palestine…
  4. faire de la « résistance passive », ce qui cause des dégats économiques à l’adversaire également dans le but de rendre la victoire couteuse. Exemple le plus connu : Ghandi face aux Anglais.
  5. faire un maximum de dégats à l’adversaire, même en payant un prix très élevé, pour tenter de le convaincre de négocier.
  6. en désespoir de cause, tenter d’entrainer l’ennemi dans la mort par des attentats sucide.

Attentats sucide et désespoir

Un attentat sucide marque beaucoup plus les esprits qu’un attentat « normal » faisant le même nombre de victimes. Pourquoi ? Il n’y a pas de raison objective. Mais subjectivement, la détermination du kamikaze joue un rôle psychologique important. Au lieu d’un adversaire qui piège des voitures et les fait « lâchement  » exploser après s’être mis à l’abri, on est face à un ennemi qui justifie son acte par des valeurs supérieures à sa propre vie. Il est alors tentant de considérer que le « fou » est un « extrémiste » ayant subi un « lavage de cerveau » pour le persuader que son « martyr » l’emmènera tout droit au Paradis. Il est certain que certains mouvements, notamment islamistes, pratiquent le recrutement et l’endoctrinement de personnes plus ou moins fragiles, mais il faut aussi reconnaître:

  1. que les kamikazes japonais ne sont apparus que lorsque la supériorité américaine dans le Pacifique soit devenue évidente. Dans le livre « J’étais un kamikaze » Nagatsuka explique comment l’idée de l’action sucide est apparue presque normalement dans le contexte du Japon de l’époque
  2. que le « record » des attentats sucides au XXème siècle appartient aux « Tigres de l’Elam Tamoul », qui n’est pas un mouvement religieux
  3. que de nombreuses cultures ont des « martyrs » ou « héros sucide ». En Suisse nous avons Winkelried Dans le nulissime film « Independence Day », même un américain devient kamikaze contre un envahisseur extra-terrestre…

Références

  1. Jacques Baud, Christine Lorin de Grandmaison "La Guerre asymétrique ou la Défaite du vainqueur" (2003) Editions Du Rocher ISBN:9782268044996 WorldCat Goodreads Google Books  
  2. Ryūji Nagatsuka "J'étais un kamikazé: les chevaliers du Vent divin." (1972) Stock ISBN: WorldCat Google Books  
  3. http://www.preventionsuicide.be/zfdcnet/textefdc/attentat.htm
  4. Site israelien de statistiques de l’Intifada retrouvé le 5/5/2013
  5. Statistiques de B’Tselem trouvé le 16/2/2008

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